Musicienne entre deux mondes, Diana Baroni – flûtiste et chanteuse – se produit dans les festivals les plus prestigieux de la scène de la musique baroque et des nouvelles musiques traditionnelles du monde entier.
D’origine argentine, née au bord du Rio Parana à Rosario, elle étudie depuis enfant plusieurs instruments : guitare, piano, chant, flutes. À l’âge de 14 ans, elle se tourne définitivement vers la flûte traversière qui lui ouvre le répertoire prestigieux de la musique classique et gagne à 17 ans une bourse d’études pour la Yehudi Menuhin Academy de Gstaad, Suisse. De retour à Buenos Aires, elle développe sa carrière de flutiste à travers le répertoire contemporain et les productions du Centre Expérimental du Théâtre Colon.
Entre musique contemporaine et musiques classiques, un parcours éclectique commence. Grâce au soutien de la Fondation Théâtre Colon, elle revient vers l’Europe, pour étudier l’interprétation historique à la ‘Schola Cantorum’ de Bâle et le traverso à Amsterdam avec Wilbert Hazelzet et Jed Wentz. Avec Céline Frisch, elle est membre fondateur de l’ensemble Café Zimmermann. Flute solo de ce dernier, leurs disques consacrées à l’oeuvre instrumentale de J.S. Bach, reçoivent les plus importants prix de la critique ; le groupe devienne désormais une référence de la scène de la musique ancienne. Elle collabore régulièrement avec Les Musiciens du Louvre, Ensemble Vedado, Ensemble Stravaganza, entre autres.
En tant que soliste, elle se produit ainsi dans le cadre des festivals renommés comme Salzburg, Innsbruck, Ambronay, Saint Denis, Prague, Varsovie dans les plus belles salles d’Europe, et au delà de ses frontières, en Chine, au Japon, en Argentine, en Uruguay, en Colombie, au Brésil, en Afrique…
Sa curiosité l’amène à explorer d’autres horizons, issus des musiques traditionnelles. Elle suit ainsi des recherches musicologiques, tout en créant des rencontres et associant des partenaires musicaux venus de quatre coins du monde. Pour ces créations, elle convoque le Brodsky Quartet, Tunde Jegede ou l’Alter Quintet afin de mêler l’inventivité de la musique contemporaine a la richesse des folklores sud-amérindiens : des projets inclassables naissent et donnent vie à plusieurs albums revivifiant le répertoire latino-américain, tout en affirmant sa sensualité, son dynamisme et sa créativité.
Diana est conviée comme pédagogue par le Centre de Musique Baroque de Versailles, la Summer School de Dartington (UK) et l’Académie International de Sablé sur Sarthe. En recherche constante de nouveaux métissages, la musicienne ne s’embarrasse d’aucune frontière pour explorer la musique, ses trésors, ses limites, comme un grand voyageur.
Originaires de territoires ancrés dans des identités culturelles fortes – le Monde Arabe, l’Amérique Latine – Jasser Haj Youssef et Diana Baroni se rencontrent pour élaborer une réflexion musicale autour des « chants de travail » entourés du contrebassiste français Romain Lecuyer et du compositeur, chercheur et instrumentiste brésilien Sergio Rodrigo. Par la voix et le souffle de l’archet de la viole d’amour ou du traverso, la mise en valeur des textes et poèmes en langues indigènes ou en arabe, les artistes proposent un répertoire dont leur point de départ sera l’improvisation, habité par des reprises de compositions originales de Jasser Haj Youssef.
Poétesses, compositrices, rêveuses, mères, la féminité s’exprime par des créations artistiques que confirment sensualité et force par nature. Souvent dans la transgression et la révolte, souvent dans le désarroi et la peine, souvent anéantie par le silence, la voix des femmes est le fil conducteur de notre programme. De la vierge Marie, à Sor Juana Inés de la Cruz, en passant par la mère Terre ou Pachamama, selon la tradition des peuples afro-amérindiens, MUJERES rend hommage aux personnalités féminines marquantes du Nouveau Monde, à travers une sélection poétique de leur héritage musical depuis l’époque de la colonisation jusqu’à nos jours.