L’ensemble vocal BASIANI, a été créé en 2000, sous l’égide du patriarcat de Géorgie pour interpréter et réhabiliter le patrimoine du chant polyphonique traditionnel géorgien, reconnu depuis 2001 par l’UNESCO comme chef d’œuvre du Patrimoine Oral et Immatériel de l’Humanité.
Son répertoire recouvre aussi bien les chants sacrés émanant des cultes byzantins et syriens, que la musique polyphonique profane. Le groupe se compose de 10 chanteurs, dirigés par Guiorgui Donadze, lui-même chanteur et spécialiste de musique polyphonique géorgienne.
Le groupe, qui participe entre autres aux offices à la cathédrale de la Sainte Trinité de Tbilissi, a déjà produit plusieurs CDs d’enregistrements de concerts mais aussi un disque réalisé par Ocora, Radio France en 2012.
Convertie au christianisme dès le IVè siècle, la Géorgie possède une tradition chorale aux racines très anciennes. L’historien grec Xénophon avait déjà noté l’extraordinaire variété des chants et danses de guerre des tribus de cette contrée. Les chansons polyphoniques, chantées en géorgien, représentent une tradition séculaire dans un pays dont la langue et la culture ont longtemps été opprimées par toutes sortes d’envahisseurs. Les chansons festives sont une tradition liée au culte de la vigne qui remonte au VIIIème siècle. À cette époque, les chansons traversaient tous les domaines de la vie sociale : du travail aux champs jusqu’aux chansons pour guérir les maladies ou aux chansons de Noël, intimement liées à la célébration traditionnelle de la fête. Actuellement, les chansons populaires tiennent encore une place primordiale dans la culture géorgienne.
La Géorgie possède un grand nombre de dialectes linguistiques et musicaux. Les chants, qui portent le nom de leur lieu d’origine, sont très différents les uns des autres aussi bien rythmiquement qu’au plan de l’intonation, de la structure et de l’harmonie. Cependant une caractéristique commune les réunit : la polyphonie.
Ils sont principalement exécutés a cappella par un groupe de chanteurs, quelquefois accompagnés par des instruments tels que le panduri ou le chonguri. Selon la tradition, d’autres chanteurs viennent s’ajouter petit à petit au groupe vocal initial pour étoffer le chant et le conclure sur un bel effet polyphonique.
Le génie du peuple géorgien est d’avoir su créer et conserver quantité de chants qui accompagnent tous les actes de la vie quotidienne. Chants de guerre, chants de travail, chansons d’amour, de festins, et hymnes religieux, révèlent un foisonnement créatif sans égal en Europe.
Les chansons populaires tiennent une place primordiale dans la culture géorgienne. Il y a trois types de polyphonie en Géorgie : la polyphonie complexe, courante en Svanétie, le dialogue polyphonique sur fond d’une basse constante, répandu en Géorgie orientale (Kakhétie) et la polyphonie contrastée avec trois parties chantées partiellement improvisées, caractéristique de la Géorgie occidentale. La chanson Chakrulo, chantée à table lors de banquets et de festivals, qui appartient à la première de ces catégories, se distingue par son utilisation de métaphores et par le fait qu’elle comporte un yodel, le krimanchuli et un “cri du coq”, exécuté par un chanteur mâle avec une voix de fausset. Les chansons festives présentées lors de banquets, comme la chanson de la longévité, sont issues d’une tradition liée au culte de la vigne qui remonte au 8e siècle. A cette époque, les chansons traversaient tous les domaines de la vie sociale, du travail aux champs (le Naduri, qui incorpore les cris de l’effort physique à la musique) jusqu’aux chansons pour guérir les maladies ou encore les chansons de Noël (Alilo), intimement liées à la célébration traditionnelle de la fête. Les hymnes liturgiques byzantins ont également incorporé la tradition polyphonique géorgienne jusqu’à en devenir une expression privilégiée.
Après avoir subi les conséquences de la politique culturelle soviétique, la musique traditionnelle géorgienne est menacée par l’industrialisation et l’exode rural ainsi que par la popularité croissante de la musique de divertissement contemporaine. Les archives des premiers enregistrements de chansons polyphoniques effectués sur des disques vinyles au début du siècle, n’offrent pas de garanties de sécurité suffisantes.